Questionner ses achats avec la méthode BISOU

Dans un article récent je vous parlais des outils que j’ai mis en place au début de ma transition et de la règle des 5R, et aujourd’hui c’est au tour de la méthode BISOU.

Lorsqu’on commence une transition, il est difficile de savoir comment faire et j’ai trouvé qu’avoir des règles auxquelles me référer pour minimiser mon impact et réduire mes déchets, était très rassurant.

Inventée par Marie Duboin Lefèvre et Herveline Verdeken il y a deux ans, la méthode BISOU est un moyen mnémotechnique pour éviter les « achats-impulsion » en se posant 5 questions au moment de l’achat.
Cette grille d’analyse permet de savoir si l’acte d’achat est en adéquation avec nos besoins et valeurs, responsable et conscient ou s’il est dicté par les stratégies marketing.

Voici donc les 5 questions à se poser :

B comme besoin :

« A quel besoin cet achat répond-il chez moi ? »
D’où vient mon envie? Est-elle dictée par une stratégie marketing? Ne serais-je pas en train de l’acheter pour me conformer à une norme sociale?

Attention : Il y a un risque de contre-sens sur cette question.
Il ne s’agit pas de savoir si nous avons besoin de cet objet, c’est abordé plus loin dans la méthode, il est plutôt question de nos besoins émotionnels.

En effet, les marques l’ont bien compris, nous achetons énormément avec notre affect. Les leviers d’impulsion du marketing jouent très souvent sur notre confiance en nous, notre image ou notre position sociale pour nous inciter à consommer…

I comme immédiatement :

« En ai-je besoin immédiatement ? »
A moins que votre unique paire de chaussure ait rendu l’âme en cours de journée, la réponse est sûrement non !

Certaines entreprises font tout pour inciter à la consommation.
Il est vital pour elles que les produits se vendent, le plus vite possible, le plus souvent possible et avec le plus grand profit possible.
La fast-fashion en est un exemple parfait. Renouveler les collections un nombre incalculable de fois dans l’année et multiplier les promotions limitées dans le temps, crée une urgence d’achat.

Alors comment se protéger de cette frénésie? Deux astuces ont fait leurs preuves pour moi :

  • Se protéger de la publicité :
    « Stop Pub » sur la boîte aux lettres, désabonnement des newsletters promotionnelles, passer moins de temps sur les écrans et refuser les cookies qui traquent mon activité pour générer de la publicité ciblée.
  • Avoir une liste d’envies et en différer l’achat :
    J’y note mon envie et je n’y reviens que 7 à 10 jours plus tard. Entre temps j’en profite pour m’interroger sur les étapes suivante de la méthode mais dans plus de la moitié des cas, elle aura disparu ou aura été résolue autrement.

S comme semblable :

« Ai-je quelque chose de semblable qui pourrait faire l’affaire ? »
Cela peut-être un autre objet que l’on peut utiliser pour la fonction désirée. Mais on peut également explorer les questions de la location, du prêt, du troc, du don…

O comme origine :

« Quelle est l’origine de ce produit ? »
Là, il est question de la valeur éthique du produit et de son impact social et environnemental.
Quelques questions simples permettent de savoir facilement si c’est ok ou pas…

  • Où a-t-il été fabriqué ? A-t-il traversé le globe pour venir jusqu’à moi ?
  • En quelle matière est-il fabriqué ? Est-ce une matière qui nécessite beaucoup de ressources et de pollution pour son extraction et son exploitation (pétrole, coton…) ?
  • Quels sont les impacts de ce produit sur ma santé ?
  • Qui l’a fabriqué et dans quelles conditions ? Les personnes qui ont travaillé tout au long de la chaîne pour me fournir cet objet le font-elles dans des conditions décentes ?

Cela peut paraître nébuleux et fastidieux, mais on peut déjà commencer par quelques pistes simples : acheter au maximum local ; se fier aux labels (bio, commerce équitable) ; acheter au maximum des produits bruts

U comme utilité :

« Cet objet va-t-il m’être utile ? »
Cette question permet de déterminer si l’achat est durable. En effet, lorsqu’on achète un produit, on peut aussi s’interroger sur la longévité du besoin et son utilité dans le temps.

  • Combien de fois vais-je l’utiliser dans une année ?
  • Va-t-il réellement impacter mon confort durablement ?
  • Est-ce que je vais vraiment m’en servir ou risque-t-il de finir par prendre la poussière dans mon placard après quelques utilisations…

En somme, la méthode BISOU est adaptée à tous puisque les réponses seront différentes pour chacun mais c’est déjà une très bonne base pour lutter contre les achats compulsifs puisque rien que le fait de différer son achat, c’est gagner 50% de la bataille !
Elle nous permet également d’interroger notre rapport à la consommation et d’en reprendre le contrôle et j’espère que cet outil vous aidera à avancer dans votre démarche.

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